Pr Pascal Bonnier

Il n’y aura plus de carrière de médecin, ni une année de chirurgien, sans plainte(s) de patients. Un matin, vous recevez une opaque lettre du tribunal de Lyon, ou un incompréhensible document de la CRCI de Marseille. Incompréhensible, mais vous sentez bien que l’accusé, c’est vous. Important mal-être. Vous qui donnez votre vie à vos patients, sans jamais compter. Au détriment de votre propre vie. Vous qui n’avez jamais commis aucune faute. Comment cela se pourrait, avec tant de minutie, de rigueur, de précautions, de réflexions, de compétence, d’informations données ? Un autre matin, puis un autre encore, vous recevrez d’autres courriers. Souvent entre Noël et le jour de l’An. Le malaise reste toujours conséquent, proportionnel à l’injustice de telles plaintes. On ne peut s’habituer à l’iniquité.

Le réflexe est : allô, le service juridique ? Le conseiller est immédiatement disponible, comme à chaque fois. Tout de suite rassurant, prenant d’abord la mesure de vos craintes, puis celle du dossier. Il en prend possession, s’en imprègne, le gère, en dirige l’évolution. Et vous oriente dans votre nécessaire travail personnel de réflexion, en vous aidant le plus possible. Et rapidement un collègue médecin, expert juridique lui, vous apporte sa contribution. Et rapidement, un avocat spécialisé dans la défense des médecins se met aussi à vos côtés.

Puis tout au long du parcours, jusqu’à l’expertise et enfin la dernière séance de la CRCI. Le patient n’a eu qu’à appuyer sur le bouton rouge de la plainte ; rien d’autre. Vous avez travaillé, un peu, à parfaire votre dossier. L’avocat et le service juridique ont repris les choses, les ont travaillées, les ont présentées. Puis vous informent en retour : le patient est débouté, sa plainte est illégitime. Comme à chaque fois.

La haute performance de votre service juridique est indispensable au maintien de la sérénité nécessaire à notre très difficile profession de chirurgien. Mais aussi l’humanisme de ce service.